• Ainsi font
    Se défont les enfants
    Continents de coquilles
    Cesser de faire miennes
    Leurs fêlures



    29 novembre 2015

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  •  

    Chassées au bout de l'horizon
    Toutes pensées de feuilles mortes
    Levée, toute idée même de nuit
    Tandis que bat le vent
    Sa voix de marée haute

    26 novembre 2015

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  • Pourtant il y avait la mer, au Gabon.
    Une mer avec laquelle j'avais un rendez-vous quotidien. Dans laquelle je nageais, brassais, crawlais, pataugeais, marinais de manière voluptueuse. De toute ma joie gosse.

    Elle était à portée de regard. Je la voyais depuis le plongeoir tendu entre le ciel et l'eau.
    Alors que faisions-nous à la piscine ce jour-là ? Avec qui étions-nous venues ? Avec la mère de Véronique, ou la mienne ?
    Et pour quelle raison ?
    C'était peut-être à cause de la marée d'équinoxe qui provoquait immanquablement un déferlement de méduses ?
    Il n'était pas rare à cette saison, de croiser dans les rues des gens qui portaient sur la peau de leur visage, de leur torse, de leurs membres, des balafres cloquées de brûlure.
    Peut-être était-ce pour que nous fassions connaissance avec d'autres enfants, élargir le couple d'inséparables que nous formions, Véronique et moi ?
    Des enfants, dans le grand bassin comme dans le petit, il y en avait à peu près six au mètre carré.
    J'étais une timide maigrelette. Je ne savais pas nager dans ce bain de bras et de jambes.
    Elle était de plein ciel, cette piscine. Mais était-ce les parois de mosaïque marine ou le béton carrelé blanc des margelles ? Les rires et les cris y avaient une résonance particulière et je ne savais pas parler dans cette stridence.
    Juchée sur l'échelle bleue du plongeoir, je regardais la mer. Elle était trop loin pour que son odeur de sel me parvienne. Le chlore me faisait froncer le nez.
    Véronique était plus sociable et moins timide que moi. D'ailleurs un garçon l'avait abordée et ils avaient l'air de sympathiser. J'ai lâché les barreaux de mon perchoir et me suis approchée.
    Je n'aurais pas dû, j'étais de trop. Tout au moins pour le garçon qui me jeta un regard noir.
    Véronique nous présenta gaiement. Je crois me souvenir du prénom d'Eric.
    Il avait bien deux ans de plus que nous, il devait avoir une douzaine d'années.
    Il était joli garçon, brun de cheveux et de peau.
    Ta copine, dit-il à Véronique, c'est une chintok.
    Je sentais du mépris dans le vocable utilisé.
    J'avais l'habitude d'être interpellée dans la cour de l'école ou dans la rue par des enfants gabonais.
    Chinoise, me disaient-ils gentiment. C'était une constatation de leur part. Ce n'était jamais agressif.
    J'ai su depuis mon plus jeune âge que Chinois, Vietnamien ou Japonais, les gens ne font pas la différence. Je rétorquais tout aussi gentiment Gabonais. Et l'échange s'arrêtait là.
    Eric n'était pas gabonais, je lui précisai que j'étais un peu vietnamienne.
    Il fit comme s'il n'avait rien entendu et continua à s'adresser à mon amie sans me regarder.
    - On lui voit les côtes, à ta copine. Les chintoks, ils sont tous rachitiques et ils mangent dans les poubelles.
    - T'es pas gentil, a protesté Véronique.
    Voyant qu'il n'y aurait plus de flirt possible avec elle, il sauta dans l'eau en criant pour couvrir le bruit de son éclaboussure : Colette côtelette squelette !

    J'ai bu la tasse de sa parole javel, éclaboussure de méchanceté ammoniaque à piquer les yeux.
    J'ai ressenti une brûlure, j'en suis restée longtemps balafrée cloquée.



    18 novembre 2015

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  •  

    Le monde brûle
    Paris aussi
    Et chacun de pétrir sa nuit

    Au levain de la tristesse
    Ont fleuri drapeaux d'orage
    Flammes de bougies ardentes
    Minutes en minutes d'effroyable silence

    Et puis
    Des mots à travers le brouillard
    Devant chaque fenêtre possible
    Surrections d'îles
    Comme autant d'archipels
    Où s'amarrer, où accoster
    Où poser le pied

    Mais chacun son brouillard
    Celui qui se défait et refait le monde

    Paris brûle
    Le monde aussi
    Et chacun de pétrir sa nuit


    16 novembre 2015

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  • Ça entre par une fenêtre
    Ça se fourvoie et ça se cogne
    Aux quatre coins de la lumière
    Ça volète tout fripé
    Puis ça se happe dans une brèche
    De la nuit laissée ouverte

    Ça n'a pas même froissé l'air

    C'est du silence qui traverse
    Noir velours
    Une pipistrelle



    13 novembre 2015

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