• La tête appuyée contre la vitre, je me laisse conduire.
    L'épuisement a couché mes pensées.
    Je regarde la route défiler, je me dévide de moi-même.
    Radio Nostalgie m'enveloppe d'une torpeur sirupeuse.
    Mon attention est repêchée par la voix de Mick Jagger qui retentit dans l'habitacle mais le premier refrain d'Angie est l'instant que choisit le chauffeur du taxi pour basculer sur MFM.
    Agressivité du jingle.
    L'épuisement a couché mes colères.
    La perfusion a insufflé la soif dans mes veines.
    Je suis possédée par la soif.
    Je ne suis plus que cela, d'une chimie inaltérable.
    Je ferme les yeux, extraite.
    Je revois cet instant, la porte ouverte et son pas franchi :
    franchi par le soleil, franchi par le piano porté par quatre amis.
    J'en avais été éclaboussée.
    Et par le soleil, et par la pensée que c'était le piano du condamné.

    Aujourd'hui est plus qu'un sursis.
    Aujourd'hui est une vie graciée.
    Le salpêtre envahit de saupoudre cristal l'ubac des façades,
    la rouille grimpe à l'assaut des volutes forgées,
    j'ai franchi le pas à l'envers du soleil.

    Le soleil baigne encore ce piano quelque part
    où je peinais mes notes.

     

    27 mars 2011

    Partager via Gmail Yahoo!

    2 commentaires
  • On a la lune que l'on peut...

    Merci mon frère pour les images de l'éclipse

     

    13 décembre 2011

    Partager via Gmail Yahoo!

    2 commentaires
  • Ne faire que passer
    anesthésie des sentiments
    juste ce qu'il faut d'oubli
    de pas aléatoires
    juste assez de soi dans les images
    qui s'exténuent
    les voix immobiles
    off
    l'écorce sous les doigts
    les yeux, la fumée, le ciel
    si bas
    ça pique, la fumée
    les yeux

    c'est juste pas possible
    de réintégrer ce silence là
    et tout ce qui prends corps et âme dans les ombres
    juste arracher assez de souffle
    et puis s'ensauver
    le cœur un peu plus bordille
    qui bat à l'encontre
    à contre-temps

     

    3 janvier 2012

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Sixième volet

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    4 commentaires
  •  

     

     

     

    Les nuages replient la traîne de leurs ombres
    Sur l'asphalte une flaque sèche
    D'un blanc étourdissant
    C'est à se prendre les pieds dans la lumière

     

     

    9 octobre 2014

    Publié dans la revue Nouveaux Délits n° 50

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire