• La voix

    Depuis toujours
    de poussières latérite
    ou de sable ou de givre
    le même effritement granuleux sous les pas
    Le même froid d'étoiles
    leurs cicatrices filantes et immuables
    nuit après nuit
    autant d'empreintes additionnées
    Sous un manteau de ciel
    le temps reflue
    La voix peut revenir alors
    flamme de lampe de toutes les tempêtes
    elle résorbe l'hiver, l'angle cassé des pierres
    et la douceur des ombres
    aussi
    Chaque bout d'éternité est une errance révolue
    La voix peut revenir
    elle est signe que tout s'achève
    signe que tout renaît
    Elle est le passage à découvert
    et l'immunité de l'aube
    A peine
    à peine frémissent sous la brise
    vouées au friable et à la transparence
    trophées abandonnés
    nos mues peaux de chagrin


    8 novembre 2012

    Texte paru à La Cause Littéraire  

    « Flamme-enfant Les petits bonheurs de contrebande »
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