• Tu seras l'improbable issue,
    possible chagrin tu seras.
    Je suis une forteresse d'exil,
    une expatriée de mon moi.
    Le doute est ma seule certitude,
    j'ai froid j'ai peur
    d'être inapte à savoir aimer.
    Je suis la dévastée
    comme un brûlis de terre truffière
    où l'or est noir
    mais noir est l'or.
    Je ne sais rien oublier,
    ce bras de mer qui se perd
    où se noyaient les amours off.
    J'ai froid j'ai peur
    d'être inapte à savoir désir.
    Tu seras l'improbable issue,
    possible chagrin tu seras.

     

    2010

     

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  • Elle habite un carré de soleil
    sur le trottoir d'en face.
    Passent les indifférences,
    les pas soudain plus pressés,
    les ostensibles coups d'oeil,
    une montre fictive au poignet.
    Elle leur invente des urgences,
    des retards à un rendez-vous,
    elle que personne n'attend jamais.
    Elle est l'ivraie de leur bitume,
    elle dérègle, elle désordonne,
    elle égratigne leur journée.
    Elle colporte sa solitude, sa dignité,
    son chagrin soluble,
                            noyé.
     

    2010

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  • Le poids d'un galet dans le ventre.
    Il vaut son pesant.
    Avancer sur la grève.
    J'ai dit galet,
    j'ai pas dit pavé,
    tout de suite, tu déformes.
    Avancer, donc.
    Et ne pas dévisager
    les passagers de cet instant.
    Jamais.
    Si tu poses ton regard sur eux,
    ils se retournent.
    J'ai senti son regard posé et je me suis retournée.
    Fallait pas.
    Jongler entre deux noms.
    Il a raison, c'est moi que je fuis.
    C'est compliqué, des fois j'oublie.
    Je crois être celle-ci
    mais je suis l'autre.
    Je ne sais plus qui est.
    L'intermittente.
    Je clignote.
    Je marchais en plein milieu de la rue,
    mes amitiés ont rigolé :
    tu te crois en transhumance ?
    Je ne crois pas, je suis.
    Je transhume mon identité,
    mes plages, mes lunes,
    mon galet dans le ventre.
    Il vaut son pesant.
     

    2010

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  • Lâche la hampe de ce drapeau d'orages.
    Laisse mourir les vagues
    doucement.
    Laisse les effacer nos pas
    dans le chuintement du sable.
    Il est trop tard pour te pencher
    sur mes cris d'encre et de papier.
    Juste des vers à soi
    rien que pour moi.
    Un nouveau masque,
    une autre plume.
    J'ai encore quelques souvenirs
    du plomb des soleils barbelés.
     

    2010

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  • Je déambus ligne 7

     

    Je prends le bus,
    une façon de me déserter.
    Je déambule dans mes pensées,
    je déambus ligne 7.
    Et j'écris.
    Quand j'écris je me fuis.
    J'écris dans les pages janvier février
    de mon agenda acheté en mars,
    je traque les mots,
    je couche sur le papier
    des pattes de mouche illisibles.
    Plus tard je ne saurai pas me relire,
    il me faudra me déchiffrer,
    il me faudra me retrouver,
    c'était bien la peine de me fuir !
    Au terminus je descends.
    Echec de ma désertion.
    Je remonte dans le bus,
    je repars dans l'autre sens.
    Trouver un autre sens
    à tout ça.
     

     

    Septembre 2010

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