• Autopsie d'un poème

     

    Il y a des mots qui sont comme des traverses
    dans mon paysage
    pour en faire un poème
    traverse est le premier, paysage le deuxième
    imaginez l'ailleurs, le très loin
    un espace gitan, la lune en filigrane
    (et la fenêtre ouverte, oui je sais)
    il y a des mots qui croustillent
    à demi-maux
    comme des craquillements en surface
    ce sont les demi-mesures d'une tristesse
    qui bat son plein
    le reste étant ce qui est enfoui
    dessous
    il y a des ponctuations sentimentales
    qui changent tout
    des absences de virgules par exemple :
    de quoi je me mêle, toi ? Est une question
    de quoi je me mêle toi ? Est une déclaration
    il y a les échos aussi, qui reviennent
    souvent souvent souvent
    échos de plein de voix, c'est fou, ça !
    des bribes de rires surtout
    des brou ha ha
    qui font de la lumière, j'vous jure
    ça éclaire de l'intérieur
    c'est comme l'entrechoc des verres
    qui trinquent à la santé des copains
    c'est magnifique
    Et puis il y a le silence
    ...
    ah le vacarme que ça peut faire, le silence
    celui que j'ai commis trop longtemps
    à y noyer la résonance de nos pas
    alors on n'entendait plus
    alors on s'est perdu
    au vent
    parce que le vent bien sûr
    est indispensable dans un poème
    pour disperser le ciel
    et les nuages d'hier, aujourd'hui et demain
    je les ai mis dans l'ordre
    mais pour de vrai c'est aléatoire
    et en vrac

     

     

     

    Novembre 2011

    « GroumpfL'édifice »
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