-
-
Aujourd'hui rien d'extraordinaire, que le train-train du merveilleux
François CoupryRailroad movie
Musique de Asaf Avidan28 janvier 2012
1 commentaire -
Wellington :
Une couverture rouge et bleue.
Une branche de fleurs dans un vase rond.
Une odeur de pain grillé.
Cannes :
Passer la nuit sous le lit, première cabane
aux parois de paréos (un rêve d'île, déjà ).
Les indiens bien alignés tout du long, prêts à l'assaut.
Cette fois-ci c'est moi qui prends Géronimo !
(t'entends, mon frère ?!)
Port-Gentil :
Le sable comme une farine brûlante
et le varan dans le jardin.
Des petits poissons dans les trous des rochers.
Véga la bleue et Donovan...
Libreville :
Les embruns de sel, chauds et humides
qui font boucler les cheveux,
les noctiluques ******
Et mon premier chagrin d'à mort.
N'Djamena :
Mon meilleur souvenir du Tchad, c'est le Cameroun.
(ben oui...)
Mais le sourire d' Awa...
Porto- Vecchio :
L' Amitié coup de foudre avec un énorme A
( plus grand, y a pas ).
Et les guitares qui vont avec.
Brazzaville :
Les premières nuits blanches et les aurores
au bord du fleuve. ******
Neil Young et la saison des pluies...
Nice :
La première impression qui dura longtemps c'est :
qu'est-ce que je fous là ?
Et puis mon premier chagrin d'amour
mais des amitiés qui ne s'éparpillent pas,
pour une fois ( l'avantage de resserrer
la planète autour de soi).
La Tour sur Tinée :
Un jardin quelque part au monde, riche
d'une mémoire tranquille...
Ishtar, l'étoile du berger.
Niamey :
Une lumière Tchad.
Aliou, Solange, Soum...
et puis l'enfant et son métier de la rue :
J'ai gardé ta voiture, patron. Même la poussière,
elle l'a pas touchée !
La maison bleue :
Comment veux-tu faire court ?
Bon d'accord : des nénuphars.
J'aurais bien une liste de noms mais même ça,
c'est une liste à rallonge.
Un rapide calcul mental, ça fait au moins
plus que tout...
Ici maintenant :
Mine de rien, ici c'est ailleurs
et maintenant c'est surtout demain...
Et pour vous, où c'était quoi ?
18 mars 2012
5 commentaires -
Deux nouvelles absences quelque part où je ne suis pas
En Afrique on aurait dit que deux livres ont brulé
Deux mémoires éteintes
La mienne ravivée
4 commentaires -
Là où je serai je verrai la crête.
La crête nappée de cette lumière toujours changeante
et pourtant inchangée puisque je la reconnaîtrai.
Je me surprendrai (c'est une façon de parler, je ne serai pas plus surprise que ça) à m'imaginer la franchir, la crête.
Je m'imaginerai regardant au travers des arbres.
Je verrai les murs dressés à l'adret.
Je les saurai désertés, ces murs, ce jour-là.
C'est peut-être pour ça que j'y penserai ?
Je penserai surtout aux fenêtres.
Ce sont les fenêtres que je verrai en premier.
Je verrai l'étincelle du soleil ricocher sur les vitres parce que ce sera l'heure du soleil qui ricoche sur les vitres.
Si jamais il y avait de la musique je l'entendrai, une percu se répercuter - son écho grave ricocher.
Mais il n'y aura personne pour jouer ce jour-là, je le sais.
J'entendrai le clocher qui battra l'air du temps parce que ce sera l'heure ( je ne sais pas quelle heure parce que je ne penserai pas à compter quand il commencera à sonner).
Je verrai – si jamais quelqu'un est venu entretenir le feu – je verrai
la cheminée, la fumée qui s'en échappera.
Une colonne de fumée bien verticale (il ne neigera pas).
Je pourrai entendre les chiens s'ils aboient.
Les chiens...
…
Là forcément, la question se posera :
Tu veux y aller ?
…
Et alors forcément, quand la question se sera posée
- elle se posera toute seule, je n'aurai pas l'impression d'y avoir participé, une idée anticipée comme ça, sans prévenir -
le silence s'imposera dans ma tête.
Un silence envahissant.
Pour une fois, il ne sera pas bavard d'images refoulées,
dans ma tête ce sera blanc.
Ce sera blanc/envahissant longtemps.*
Le clocher aura le temps de se taire.
Il aura même le temps de recommencer à sonner mais comme je serai occupée à ne rien vouloir penser, je ne saurai toujours pas quelle heure il sera.
Et puis je finirai par me répondre.
Par me répondre que c'est comme si je voulais habiter mon absence.
Et que si je veux seulement frôler ma vie, il n'y a pas meilleure façon de m'y prendre.
C'est ça que tu veux ?
Alors je me contenterai (c'est une façon de parler, je ne serai pas plus contente que ça), je me mécontenterai de regarder la crête qui se nappera de nuit.
Et puis il commencera à faire vraiment trop froid parce que c'est l'hiver partout (même dehors).
Alors je me reconduirai toute seule à la frontière, là où les amis m'attendront.
Heureusement.
* C'est pour ça que le texte est long
24 décembre 2011
5 commentaires
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires